Honfleur : Face à la pénurie de médecins, le docteur François Saudin tire le signal d’alarme.

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@Honfleurinfos : Centre hospitalier de la Côte Fleurie

Face à la pénurie de médecins qui touche le pays, mais aussi face à un secteur hospitalier en souffrance et malade de ses réformes, le docteur François Saudin, ancien chef de service au centre hospitalier de la Côte fleurie, tire le signal d’alarme…

@Honfleurinfos : Le docteur François Saudin : Image d’archives

Le billet d’humeur du docteur François Saudin:

« Nous sommes aujourd’hui confrontés à l’aboutissement de décisions politiques anciennes dont la plus exprimée est le « Numérus Clausus ». Il s’agissait alors de régler l’accès aux études médicales non plus au mérite des candidats mais à leur nombre qui devait être contenu dans l’idée de diminuer le nombre des médecins et donc les dépenses de santé.
Cette limitation drastique dont la spirale infernale a échappé à toute correction, plus qu’un crime est une erreur. 40 ans après sa mise en application l’Etat recherche par tous les moyens à attirer des médecins de tous les horizons pour satisfaire à la demande de soins des français. Les hôpitaux, les campagnes crient à l’aide comme la chèvre de Mr Seguin criait « au loup ». Une vieille loi humaine avait échappé au législateur, quand l’offre est restreinte devant une demande persistante, les prix montent, montent et l’idée désastreuse amène à la faillite.
Cependant il convient d’ajouter pour le désastre des hôpitaux différentes réformes qui sont venus en saper le fonctionnement et l’esprit. Réforme de la mission des cadres hospitaliers, réforme du financement, réforme de la gouvernance. La bête est aux abois, exsangue et les seuls soins qui lui sont prodigués sont des amputations. A ce régime il est possible de survivre un temps comme un grand mutilé, invalide, cantonné à ne satisfaire que des besoins limités, limités à des centres qui concentrent, empilent, alignent en files d’attente angoissantes, en transports saturés aux coûts exorbitants. La France ne se résume pas à une succession de centralités, c’est un espace dans lequel la population s’étale, s’éloigne, attend et souffre.
Ce constat n’est pas discutable, le nier est une posture intenable et dangereuse à court terme.
Les remèdes existent pour autant qu’on s’y attache : démographie de tous les soignants, valorisation réelle de toutes les carrières paramédicales, réforme de la mission des cadres, réforme financière globale avec analyse des coûts « périphériques » et réorientation des budgets, réforme de la gouvernance stratégique et organisationnelle avec la participation de tous les soignants. 
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