« La jeune fille et la nuit » de Guillaume Musso…

674

La vérité n’est pas toujours celle qu’on croit.
Guillaume Musso a changé d’éditeur, il est à présent chez Calmann- Levy. Changer d’éditeur est une chose importante pour un écrivain. Outre qu’il assume le risque commercial (bon, avec Musso…), l’éditeur a un avis primordial sur le titre et sur la « première de couv. ». Quand on écrit un roman, on n’en choisit pas le titre et c’est vraiment frustrant car l’écrivain a forcément un titre dans la tête qui l’accompagne tout au long de la phase d’écriture et c’est bien rarement celui que l’éditeur choisira pour commercialiser le roman. Enfin, qui paie commande, c’est la vie !! Quand on a ramé, des mois, quand ce n’est pas des années, pour que au moins un éditeur ouvre le « tapuscrit » (je ne sais pas si le mot existe en vrai, c’est ainsi que j’appelle un manuscrit tapé) dire que l’on est vraiment content quand un éditeur nous prend en charge est un euphémisme !! Ceci pour dire que les titres précédents outre des couvertures plutôt moches, étaient du genre «  veillée des chaumières » qui, à mon avis, pouvaient éloigner un certain lectorat. Nonobstant, quand on voit les tirages des livres de Musso, fort probablement l’auteur le plus lu en France…. Mais revenons à ce roman. Il s’agit là d’un Campus Novel, genre à la mode aux Etats Unis. Le Campus Novel ou roman de campus est un roman dont l’intrigue se déroule sur un campus universitaire (et non dans la maison de campagne du roman policier classique !), ce genre littéraire remonte au début des années 1950, et l’un des plus anciens exemples est « Les bosquets de Academe » de Mary McCarthy, paru en 1952. Dans le Campus Novel, le roman est la plupart du temps raconté du point de vue d’un membre du corps professoral ou de celui d’un étudiant. Paradoxalement, alors qu’habituellement les romans de Musso se passent aux Etats-Unis, principalement à New York, ce roman-ci ne se passe pas sur un campus américain mais sur le campus d’un lycée international le « St Exupery College », établissement phare de la Sophia Antipolis. Nous sommes donc sur la côte d’Azur (Nice, Antibes…). Tout commence en cette nuit glaciale et épouvantable qui les a conduits à emmurer dans le gymnase le cadavre de l’un de leurs professeurs. Nous sommes témoins du point de vue de chacun des antagonistes à l’époque des faits c’est-à-dire des élèves, des enseignants. Est-ce que la somme de leurs vérités est le déroulement de ce qui s’est véritablement passé ?
Autre fait remarquable, nous connaissons d’entrée de jeu l’auteur du crime, il s’agit de Thomas qui, en 1992, alors qu’il était en classe préparatoire au lycée international Saint Exupéry a tué par jalousie amoureuse le professeur de philosophie Alexis Clément. La même nuit, Vinca, l’objet de son amour disparaît elle aussi. On pense qu’elle est partie avec Alexis Clément mais Thomas sait bien, lui, que ce n’est pas possible.
Comme dans tous ses romans, Musso joue sur deux époques. L’une se passe aujourd’hui, l’autre se passe plusieurs dizaines d’années avant(en 1992). C’est un procédé que l’on retrouve assez fréquemment. Ici il s’agit de trois personnages, copains de lycée, vingt-cinq ans qu’ils ne sont plus vus, depuis la fin de leurs études. Voilà qu’ils se retrouvent pour une réunion d’anciens élèves. On comprend qu’ils ne sont pas revenus par hasard : quelqu’un veut se venger de quelque chose qu’ils ont fait par le passé. Peut-être ne sont–ils que les acteurs d’un plan qui les dépasse…
La jeune fille et la nuit de Guillaume Musso, aux éditions : Calmann Lévy

Article précédentL’excellence normande sur les étals du salon « Saveurs d’automne »
Article suivantLe corps sans vie d’une femme découvert dans le bassin de l’Est…